ll y a une chose que j’ai remarquée à chaque fois que mon anxiété commence à prendre trop de place : je suis immobile.
Je suis dans ma tête, je tourne en boucle, je réfléchis trop, je doute, je me pose des tonnes de questions et je ne fais rien. Et plus je ne fais rien, plus je me sens mal. C’est un cercle vicieux. L'anxiété et l'inaction vont souvent de paire. Et, franchement, à l'inverse, ce que j’ai compris c’est que l'action, même la plus minuscule, a un effet presque immédiat.
L’anxiété se nourrit de l’immobilité. Quand on est figé, pris dans ses pensées, on nourrit le stress, on se laisse emporter par nos doutes. L’inaction augmente la peur du futur et renforce ce sentiment d’impuissance. Comme le dit Mark Twain : "Le secret pour avancer est de commencer."
C’est un paradoxe étrange : on pense qu’on doit attendre d’aller mieux pour agir. En réalité, c’est souvent l’action qui nous fait aller mieux. Pas l’action performante. Pas les grandes décisions. Juste le mouvement. Le petit. L’imparfait. Le vivant.
C’est prouvé : l’action réduit l’anxiété parce qu’elle donne un sentiment de contrôle, d’auto-efficacité, de mouvement. Même si c’est un tout petit pas. C’est un rappel : je peux faire quelque chose.
Le mouvement n’efface pas l’anxiété. Mais il rend capable de la traverser.
1. Sortir de l’overthinking et réduire le brouillard mental
Si vous êtes comme moi et que vous avez tendance à tout ‘overthink’ (désolée de l’anglicisme mais il n’y a pas un équivalent aussi pertinent en français) vous savez à quel point c’est fatiguant.
Le remède contre l’overthinking que je continue d’appliquer, c’est de bouger. Juste pour sortir de l’état de réflexion. Bouger, faire une action qui me reconnecte à l'instant présent. Faire n'importe quoi qui me sorte de ma tête. Rester bloqué dans sa tête nourrit le stress. Revenir au corps l’apaise. Et il ne s’agit pas de faire quelque chose de productif, de brillant ou d’exceptionnel. Il s’agit juste de faire un geste. Avancer de 1%. Faire une tâche simple. Aller marcher. Préparer un repas. Trier un tiroir. Ranger les fichiers dans son ordinateur. Peu importe. Ce qui compte, c’est sortir du mode analyse et rentrer dans le mode action.
Ce qui va souvent de pair avec l’anxiété et l’overthinking c’est le brouillard mental. L’impression de ne pas y voir clair, d’avoir les idées embrouillées et en conséquence de ne pas savoir quoi faire. J’ai longtemps pensé que pour retrouver de la clarté mentale, il fallait que je ‘réfléchisse plus’ mais c’est faux. Au contraire. Il faut sortir de sa tête.
"L'inertie est l'ennemi de la clarté. Dès que vous bougez, les choses commencent à se clarifier." — Jesse Itzler, Living with a Seal
Concrètement j’arrête de me poser 1000 questions, d’overthink chaque tâche et juste de faire. Faire même si je doute, faire même si je ne suis pas certaine, faire même si j’ai peur. Faire même si ce n’est pas parfait. Juste faire. Avancer.
"Chaque petite action est un vote pour la personne que tu veux devenir." – James Clear, Atomic Habits.
2. Vaincre la procrastination
Et ce qui est vrai pour l’anxiété l’est aussi pour la procrastination. Quand une tâche nous angoisse, on l’évite. Et plus on évite, plus elle grossit. Et plus elle grossit, plus on stresse. C’est ce qu’on appelle la “procrastination émotionnelle” : on fuit l’inconfort du moment, au détriment du bien-être à long terme. La procrastination vient de la peur. La peur de mal faire. Cela n’a souvent rien à voir avec de la paresse.
Ce qui aide, c’est de rendre la première action ridiculement simple :
👉 Découper la tâche.
👉 Rendre le premier pas accessible.
👉 Ne pas chercher la perfection.
👉 Accepter de faire un brouillon.
3. Faire du sport
Si le sport est si présent dans ma routine et un non-négociable c’est pour ses bienfaits sur ma santé mentale. Le fait de bouger son corps chaque jour, de se connecter à soi, c’est un indispensable. Je vois tout de suite la différence. J’essaye de faire du sport 5 fois par semaine (30 min à 1h) et à défaut de faire une marche.
Si vous êtes de nature angoissée, commencez par là. Fixer vous un objectif par jour pour bouger et vous connecter à votre corps et vos sensations.
4. Réorganiser ses tâches
Plutôt que de bloquer sur une tâche, j’ai appris à rapidement me réorganiser pour être certaine de rester dans l’action. Je devais écrire mon article Substack mais je ne me sens pas créative? Je fais de l’administratif en écoutant un podcast. Je devais faire une tâche complexe mais je me sens fatiguée? Je fais une tâche qui m’amuse. Je n’arrive plus à me concentrer? Je sors marcher ou je fais une tâche perso.
Je réorganise mon temps quand j’ai besoin mais je fais, je ne reste pas bloquée.
Ce que dit la science
C’est un mécanisme qui a été observé dans de nombreuses études :
👉 L’anxiété est liée à une suractivation du cortex préfrontal et de l’amygdale, les zones du cerveau responsables de la peur, de l’anticipation et du stress. Quand on reste figé dans nos pensées, on alimente cette activation. (Harvard Health Publishing, 2021).
👉 Le mouvement — physique, concret — active d’autres circuits : le système moteur, le système dopaminergique, les capteurs sensoriels. Ce court-circuite le mental. (Harvard Health Publishing, 2021).
👉 Même une marche rapide de 10 minutes peut réduire significativement les symptômes d’anxiété (Harvard Health Publishing, 2021).
👉 Bouger produit de la dopamine, un neurotransmetteur lié à la motivation et à la sensation de progression (Andrew Huberman, neuroscientifique à Stanford).
Conclusion
Donc la prochaine fois que tu sens l’anxiété monter — ou que tu bloques devant une tâche — essaie ça : bouge. Fais quelque chose. Même un tout petit truc. Ne cherche pas à régler tous tes problèmes aujourd’hui. Juste à te remettre en mouvement.
Imagine une petite plante sur un rebord de fenêtre.
Elle ne pousse pas parce qu’un jour tu la noies sous un litre d’eau et que tu la colles 12 heures d’affilée en plein soleil. Elle pousse parce que chaque jour, tu lui donnes un peu d’eau, un peu de lumière, un peu d’attention.
Les petits gestes constants, même imparfaits, sont ce qui la fait grandir.
Pas l’intensité, la régularité.
C’est pareil pour nous.
C’est pas une journée ultra-productive qui change tout.
C’est ce qu’on répète.
C’est le 1% chaque jour.
C’est ce mouvement quotidien, modeste, mais vivant, qui fait toute la différence.
"Chaque petite action est un vote pour la personne que tu veux devenir." – Atomic Habits (James Clear)
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Elodie